DATE
LIEU
199-201 rue Colbert, Bâtiment Douai, 5e étage, Lille, 59800, Haut de France
Les psychanalystes du groupe nord rattaché à la Société Psychanalytique de Paris (groupenord-spp.fr) vous invitent à participer à une conférence de
Marie-Laure Léandri
Psychologue, Psychanalyste Membre titulaire de la Société Psychanalytique de Paris, RPEA (Reconnue Psychanalyste avec l’enfant par la COPEA), Ancienne Directrice de la revue du Centre Alfred Binet, membre du comité de rédaction des Débats en psychanalyse, co-directrice de l’ouvrage L’enfant en psychanalyse, Débats, PUF, 2024.
Contre-transfert en analyse d’enfant : quels fantasmes inconscients chez l’analyste ?
Le samedi 8 novembre 2024
de 10 h 30 à 12h 30
199 – 201 rue Colbert, Bâtiment Douai,
5ème étage 59000 LILLE
Pour vous inscrire nous vous remercions de nous contacter à l’adresse suivante contact@groupenord-spp.fr Tarif 15 euros/Tarif étudiant 5 euros.
Argument
Dans une lettre de 1913 à Binswanger, trois ans après la publication de son texte « Perspectives d’avenir de la thérapeutique analytique » où le contre-transfert est ce qui s’établit chez le médecin « par suite de l’influence qu’exerce le patient sur les sentiments inconscients de son analyste » (p27), Freud précise : « Ce qu’on donne à un patient ne doit jamais être un affect spontané (…) Dans certaines circonstances, il faut donner beaucoup, mais jamais rien qui soit issu directement de l’inconscient de l’analyste ». Freud dans cette phrase, qui ne concerne pas la psychanalyse avec l’enfant, condense néanmoins deux enjeux qui concernent au plus près les psychanalystes avec l’enfant : la problématique de la spontanéité est saillante en séance avec l’enfant, et celle du don tout autant, fantasme conscient bien courant en début de pratique.
L’analyse avec l’enfant, quoiqu’il en soit de ses spécificités au regard de la cure-type, met en présence un patient – et ses parents- et son psychanalyste ; ainsi la question du contre-transfert y est-elle aussi centrale que dans la cure-type, et probablement plus complexe.
Annie Anzieu résume ainsi l’un des enjeux : « En analyse d’enfants, l’analyste n’est pas abrité par le retrait sensoriel organisateur du cadre. L’organisation psychique de l’analyste doit y suppléer ». Oui, les corps en présence dans la séance avec l’enfant constituent le terreau d’agirs contre-transférentiels sur lesquels nous reviendrons. Cela nous permettra de nous interroger sur l’économie des fantasmes sado-masochiques de l’analyste dans la cure avec l’enfant, nous amenant à la question de la Haine dans le contre-transfert introduite par Winnicott.
Un autre aspect prépondérant du contre-transfert en analyse avec l’enfant se développe dans cette situation dite « à trois générations » par Florence Guignard, ou « grand-parentale » par Annie Anzieu, à savoir la situation d’être, pour l’analyste, l’objet bien sûr du transfert de son patient mais également celui du transfert de ses parents. Nous développerons alors la proposition d’un fantasme organisateur partagé par les parents et l’analyste : « On vole un enfant ».
D’obstacle à maîtriser pour Freud, le contre-transfert est devenu pour les psychanalystes un outil, une boussole, mais il arrive aussi aux analystes de perdre le Nord. Reste à savoir le retrouver !