Société Psychanalytique de Paris

La vie psychique, quand la mort est imminente

À la mémoire d’Annie Gutmann (1939-2021), psychanalyste. Ses travaux et nos discussions ont eu leur part dans ma réflexion, notamment lors du colloque « Résister » de 2008, auquel a fait suite le livre « Résister et vivre » Ophrys 2010.   Pour commencer… Je remercie les organisateurs, Bénédicte Bonnet-Vidon, Charlotte Costantino et Laurent Muldworf … Lire la suite

Réalité psychique et vérité chez l’adolescent

CIP du 24 Mars 2021

Comment favoriser et soutenir la rencontre d’un sujet avec lui-même dans cette période de vie si bouleversante qu’est l’adolescence, assortie de son cortège de transformations ? Comment permettre à l’adolescent de résoudre ce saisissant paradoxe de changer, tout en restant lui-même, déployer de nouvelles potentialités, tout en maintenant son sentiment de continuité d’exister ?

Première présentation clinique : Marie, le sexuel comme reprise adolescente

La demande de Marie d’un travail analytique s’est faite sous la poussée d’un événement accidentel qui l’a laissée déstabilisée et angoissée. Elle se sent coupable d’avoir provoqué, « en raison de son inattention, la chute d’une dame âgée ». Les conséquences sont sans réelle gravité, mais pour Marie l’effet est traumatique. Il vient « réveiller un grand mal-être » et la décide à entreprendre une analyse.

Introduction théorique et « fil rouge » de la discussion

Mais il est différent d’être en présence de mécanismes de défense souples permettant que la psychè ne soit débordée ni par la tension pulsionnelle ni par les contraintes de la réalité, et d’être confronté à des situations de clivage durable qui excluent, séparent radicalement fantasme et réalité, dedans et dehors. C’est alors le travail du souvenir et du fantasme qui est entravé.

Argument : La sexualité parlée dans la séance

Extravagances et folies – donc ni névrose, ni psychose ni perversion exclusives –, viendraient pondérer la dysfonctionnalité d’un surmoi dont la radicalité ou la défaillance pervertit les fonctions avec pour conséquences : excès du refoulement jusqu’à la répression, troubles du jugement jusqu’au déni, enfin censure jusqu’à l’auto-critique sadique et inhibante.  

L’institution poste-frontière

Or si l’on veut travailler psychanalytiquement en psychiatrie, il faut aider nos patients à trouver un sens à leurs symptômes. Et il faut pouvoir au minimum se figurer ce qui se passe pour les patients dans leur environnement pour les aider à contenir leurs mouvements internes.