Date / Heure
Date(s) - 15/04/2023
13 h 30 - 18 h 30
Emplacement
Clinique FSEF Sceaux - salle Janet
Catégories
Renseignements et inscriptions : catherine.galat@fsef.net ou 01 40 91 50 25
Places limitées et réservées aux professionnels
ARGUMENT
L’entrée dans l’adolescence peut être pensée comme le moment où la sexualité infantile a tendance à être éclipsée par la question lancinante de l’identité et donc des idéaux qui peuvent parfois s’avérer féroces, voire tyranniques.
Si l’adolescent est confronté à un bouleversement de son être, ce n’est pas seulement parce qu’il accède à la maturité sexuelle mais aussi parce qu’il est saisi par une poussée à l’idéalisation intense. Souvent les idéaux fondés sur les identifications qui jusque-là animaient sa vie et celle des siens ne lui semblent plus à la hauteur de ses exigences.
Jusque-là, il en vivait, sans trop réfléchir, il y adhérait comme à des vérités incarnées par les adultes.
Puis brusquement il change d’attitude. Il critique, prend des positions péremptoires et ne sait plus qui ou quoi idéaliser.
C’est un moment angoissant, risqué, où l’adolescent est en danger de perdre ses repères, et il va lui falloir faire un long chemin pour en retrouver d’autres. C’est aussi un moment crucial puisqu’il cherche à mettre le processus d’idéalisation au service de ses désirs à lui, provoquant des bouleversements considérables pour lui et au sein de la famille et l’entourage.
En attendant, l’adolescent « trouve-cherche » activement à idéaliser, il est très doué en ce domaine, idéalisant et désidéalisant à la fois, puis brûlant rapidement ce qu’il adorait.
Cette question des idéaux est capitale aujourd’hui où l’on entend dire souvent que les adolescents manquent d’idéaux et que cela tiendrait aux carences de la société ou des parents qui démissionnent et ne transmettent plus leurs valeurs.
Dans un très beau texte de 2007 publié dans Adolescence N.59 et intitulé « Rôles et fonctions des idéaux à l’adolescence » Gérard Bonnet rappelle une communication de Julia Kristeva, faite à Washington en 2005, où Julia Kristeva évoquait la crise des banlieues françaises à l’époque sur le devant de la scène internationale.
Elle l’analysait en termes de « maladie d’idéalité spécifique à l’adolescent ». C’est la première fois que cette expression a été utilisée pour caractériser la crise adolescente dans ses formes spectaculaires.
J Kristeva écrivait : « L’adolescent est avide de modèles idéaux qui lui permettront de s’arracher à ses parents, de rencontrer l’être idéal » … « (Ce besoin) parce qu’il est une exigence absolue, peut facilement s’inverser dans son contraire : la déception… la rage destructrice, etc. » Julia Kristeva affirme par ailleurs que « cette phase du nihilisme… » s’annonce après et sous le « heurt des religions ». Ce qui peut sembler encore plus vrai aujourd’hui qu’en 2005.
C’est au travers de matériaux cliniques du Centre de psychanalyse Henri Danon-Boileau que nous chercherons à interroger l’idéalité, le besoin de croire, le désir de savoir et leurs écueils.
PROGRAMME
13h30 — Accueil des Participants
Frédéric Signabout, Directeur de la Clinique Sceaux Dr Olivier Canceil , Coordinateur Médical
Introduction
Marilia Aisenstein, Dr Patricia Benhamou
14h00
Marie KACI « Croire en soi, un enjeu d’adolescence »
Discussion avec Julia KRISTEVA
16h00 – PAUSE
16h30
Anne-Claire CHAROUSSET « Amalia, les mouchoirs, la valise et les écouteurs »
Discussion avec Julia KRISTEVA