DATE
LIEU
68 rue Houdan, 92330 Sceaux
Journée scientifique
du Centre de Psychanalyse Henri Danon-Boileau
Clinique Médicale et Pédagogique Dupré
Fondation Santé des Étudiants de France
Marques du corps à l’adolescence
Samedi 13 avril 2019
13h30-18h30
à l’ancienne Mairie de Sceaux
68 rue Houdan 92330 Sceaux
Organisation : Marilia Aisenstein, Patricia Benhamou
Intervenants : Marilia Aisenstein, Patricia Benhamou, Myriam Doduik, Gérard Lucas
13h30 : Accueil des Participants – Blandine Charrel, Directeur de la clinique Dupré, Ouverture de la Journée Scientifique
13 h45 : Patricia Benhamou, Introduction
14h00 : Marilia Aisenstein, Petites et Grandes Marques du Corps à l’Adolescence
15h00 : Myriam Doduik, Léa, quand la fatigue le dispute à la tristesse
16h15-16h45 : Pause
16h45 : Gérard Lucas, Discussion et perspectives
17H45 : Conclusions
Chaque conférence sera suivie d’une discussion
Argument
Le nombril ou ombilic est la première marque sur le corps du nouveau-né, trace indélébile et universelle de la séparation du ventre maternel par la section du cordon.
Les marques sur la peau, traces accidentelles ou voulues, sont ou deviennent des opérateurs symboliques puissants : dans le Judaïsme la circoncision inscrit dans la chair du garçon son alliance à Dieu. Plus tardive pour les Musulmans elle marque l’entrée dans la communauté. Chez les Maoris, tribu de Nouvelle Zélande, les tatouages confèrent le statut social de guerrier. Depuis la plus haute antiquité incisons, scarifications, tatouages ont la signification de rites de passage et signent l’appartenance à un groupe ou à une société.
Au cours de l’adolescence cette problématique est exacerbée. Ne parle-t-on pas du “carrefour de l’adolescence” moment singulier où le corps sexué s’impose. Moment crucial de la vie où tout est ouvert mais rien n’est joué. Les marques du corps peuvent aussi être accidentelles: une cicatrice, une balafre ou génétiques: une mouche, une tache de naissance. Ces dernières deviendront, souvent au cours de l’adolescence, porteuses de significations conscientes et inconscientes qui touchent à l’identitaire.
Depuis les années 80 nous assistons à une explosion des pratiques de tatouages, piercing, body-art… Le sociologue David Le Breton a beaucoup écrit sur ce thème: «’Adieu au Corps»; «d’Identité», «Peau et la Trace» (1). Il apporte un éclairage qui me semble crucial. Pour lui le tatouage est aujourd’hui «signaturede soi.».
Dans notre pratique clinique nous sommes confrontés non seulement à ce phénomène «sociétalmondial » actuel, mais hélas aussi à ces pratiques plus pathologiques, inquiétantes, angoissantes pour nous, que sont les scarifications impulsives ou provocatrices, cachées ou exhibées, de nos patients.
Comment les penser aujourd’hui, avec quels outils conceptuels?
La Journée du 13 Avril vise moins à donner réponses qu’à poursuivre un travail de pensée sur des questions actuelles et vivantes.
(1) D. Le Breton « L’Adieu au corps », « Signes d’identité », « La Peau et la Trace », publiés aux Editions Métailié.