Si on n’élève pas nos enfants comme nos grands-parents, c’est parce que des médecins, des pédagogues, des enseignants ont révolutionné le regard sur l’enfance et les pratiques des parents et des professionnels. Leurs idées continuent de nous nourrir, comme la notion de mère suffisamment bonne.
- Paul Denis, psychanalyste et membre titulaire de la Société psychanalytique de Paris.
Donald Winicott, pédiatre, psychanalyste, penseur, auteur (contemporain de John Bowlby dont nous avons parlé dans notre 1er opus consacré à la passionnante théorie de l’attachement), est le père de concepts rentrés dans le langage courant comme celui d’objet transitionnel – c’est-à-dire le doudou.
Mais Winnicott a aussi aidé des générations de mères, qui parfois sans savoir d’où venait l’idée, ont pu trouver un certain réconfort dans la notion de mère suffisamment bonne. Notion dont nous allons nous demander comme elle résonne aujourd’hui, quand l’éducation devient parfois anxiogène. Autre problématique, même les réponses équilibrées s’avèrent paradoxales : comment savoir si on en fait « suffisamment » ? Surtout, comment ne pas en faire trop ? Et si on est une mère qui en fait trop, est-ce que c’est grave docteur ?
Louise Tourret s’entretient avec Paul Denis, pédopsychiatre, psychanalyste, membre de la Société psychanalytique de Paris, ancien directeur de la Revue française de psychanalyse, auteur notamment de Le narcissisme (PUF, Que sais-je ?, 2025), Les phobies (PUF, Que sais-je ?, 2022), et De l’âge bête : la période de latence (PUF, 2011).

Illustrations sonores
- Voix de Donald Winnicott sur la BBC en 1949
- Extrait du livre Le bébé et sa mère de D. Winnicott (éditions Sciences de l’homme Payot, 2017)